6 conseils incontournables pour trouver un emploi dans la création

Lorsqu’on est graphiste, webdesigner ou qu’on exerce un métier dans la création, nous sommes très souvent jugés sur nos réalisations passées et notre renommée. Il n’est donc pas aisé de trouver un emploi valorisant, surtout à la sortie de ses études. Pour vous aider à valoriser votre profil, enrichir votre CV et propulser votre carrière dans la création, voici quelques conseils incontournables !

Réaliser un CV Design et original

Afin de candidater à un poste de graphiste, webdesigner, monteur vidéo… Il est obligatoire de réaliser un CV design qui montre votre style. Pour-cela, vous avez le libre choix des couleurs, de la police d’écriture et de la mise en page. Votre CV est un challenge artistique, qui va jouer dans votre sélection.

Attention tout de même de ne pas aller trop loin dans l’originalité. Afin de faciliter la lecture de votre CV à un recruteur, celui-ci devra rester épuré, lisible et au format A4. Le CV devra donc rester très synthétique et ne contenir que des informations en lien avec le poste pour lequel vous recrutez.

Constituer un book avec l’ensemble de ses réalisations

La réalisation d’un book ou un portfolio avec vos travaux personnels et professionnels est un prérequis lorsqu’on travaille dans la création. Cela permet aux recruteurs de voir ce dont vous êtes capables. Si un recruteur aime votre travail, il fera tout pour vous recruter.

La création d’un book peut se faire sur une plateforme en ligne, tel que Behance. Ces plateformes sont simples d’utilisation et vous pourrez créer votre page en quelques minutes. Mais vous ne maîtriserez pas la mise en page de cette plateforme. De plus, ces outils demandent souvent un abonnement mensuel ou annuel pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.

Il vous est également possible d’utiliser les réseaux sociaux comme Instagram ou Pinterest pour se faire un petit book. Vous bénéficiez ainsi d’outils communautaires pour vous faire connaître et entretenir une communauté de fans.

Enfin, la solution la plus aboutie est la création d’un site web qui vous est propre. Cela nécessitera plus de travail mais vous maîtriserez la mise en page, et vous serez plus facilement référencé sur Google.

Améliorer ses compétences techniques sur différents logiciels

Les compétences en PAO (Publication Assistée par Ordinateur) sont très appréciées lorsqu’on a un métier créatif. Les logiciels les plus connus sont les outils de la suite Adobe (Photoshop, Illustrator, Premiere, After Effects…). Ces outils sont très utilisés en entreprise et ils sont donc très demandés. Afin d’accroître vos chances de décrocher un bon poste, vous pouvez effectuer des formations pour apprendre à utiliser un nouvel outil ou une nouvelle technique.

Effectuer une veille sur les tendances Design

Afin d’être au fait de toutes les nouvelles tendances marketing et design, il est très conseillé d’effectuer une veille informationnelle continue sur les nouvelles tendances en vogue. Si vous postulez dans un secteur spécifique, renseignez vous sur les styles et les formats utilisés pour la mise en valeur d’un produit. Un travail de graphiste dans l’automobile sera donc très différent d’un travail de graphiste pour une banque. Prenez-en compte tous ces éléments lorsque vous postulez. Si vous cherchez à vous épanouir professionnellement, rapprochez-vous des entreprises avec lesquelles vous avez des affinités artistiques !

Se spécialiser en print ou en web / mobile.

Afin d’accélérer votre évolution de carrière, vous pouvez vous spécialiser sur des formats spécifiques, tels que la vidéo, le Design Print, ou alors sur les formats digitaux. Ainsi, vous pourrez postuler à des postes plus spécifiques et vous aurez plus de légitimité sur votre domaine d’expertise. Bien sûr, les expertises sur les formats web et mobiles sont de plus en plus demandés en entreprise. Mais le print reste un pôle très important à ne pas négliger.

Effectuer des stages / projets bénévoles pour mettre en pratique ses compétences

Si vous terminez vos études et que vous avez encore peu d’expérience professionnelle, alors il est temps d’enrichir votre portfolio ! Pour cela, rien de plus simple ! En tant que graphiste / Designer, votre profil est très recherché. Vous n’aurez pas de mal à trouver un stage ou à effectuer des projets bénévoles pour des associations que vous souhaitez soutenir. Si ces premières expériences ne vous apportent pas encore un vrai salaire, elles payeront pour le reste de votre carrière. Une petite précision, même si vous travaillez en stage ou dans le cadre d’une association, pensez à demander une rémunération ou une compensation. Quoi qu’il arrive, il ne faut pas dénigrer votre travail et vous devrez avant tout défendre votre profession !

Concept artist, un métier d’avenir encore méconnu !

Entretien avec Alain Bernhard, concept artist et enseignant à l’École Jean Trubert

Parmi les voies qui s’ouvrent aux dessinateurs en herbe, le Concept Art fait partie des nouveaux métiers de plus en plus recherchés dans le milieu du Jeu vidéo, du Cinéma et de la Télévision.

Mais qu’est-ce que le concept art ? Pourquoi ce métier aux multiples facettes peut-il s’avérer particulièrement épanouissant pour un jeune créatif ?

Alain Bernhard fait partie des précurseurs dans cette profession et transmet désormais son savoir-faire aux élèves de l’École supérieure d’Arts Graphiques Jean Trubert. Il nous éclaire sur ce métier passionnant encore méconnu des jeunes dessinateurs qui souhaitent réaliser une carrière artistique.

Dans l’univers du dessin, les métiers d’illustrateur ou dessinateur de bande dessinée sont plus ou moins connus. Mais la profession de « concept artist » reste assez floue…

Alain Bernhard. C’est vrai, il est méconnu et pourtant c’est un très beau métier, vraiment intéressant pour des jeunes qui dessinent et souhaitent vivre de leur art.

Comment décririez-vous le métier de concept artist à un futur étudiant qui s’interroge sur cette profession ?

AB – Le métier de concept artist – ou artiste concepteur en français – est utilisé actuellement dans le jeu vidéo et le cinéma. C’est l’artiste qui va mettre en œuvre visuellement un scénario ou un texte en amont d’une production. On lui propose un scénario, une charte graphique par écrit et il va commencer à créer tout l’univers du jeu ou du film : les personnages, les vêtements, les véhicules, l’architecture. C’est un métier de plus en plus demandé par exemple dans les domaines de la science-fiction, du fantastique, ou encore des jeux et films historiques.

C’est lui qui crée tout l’univers graphique en quelque sorte ?

AB – Oui il crée tout en amont. C’est pour cela que le métier est très intéressant. En même temps, c’est un peu un travailleur de l’ombre : il n’est pas connu alors que c’est lui qui pose le 1er jet graphique sur le projet et ce sont ses croquis qui serviront pour la 3D. Les artistes 3D, les modeleurs et les animateurs des personnages se baseront sur ces derniers.

Lorsque vous avez démarré, vous connaissiez ce métier ?

AB – Non, pas vraiment. A l’époque, au début des années 2000, ce n’était pas connu mais j’ai travaillé sous la direction d’un très bon directeur artistique, un ancien designer industriel qui était concept artist et créait tout en amont.. Pour ma part j’ai appris avec l’expérience. Après avoir enseigné l’Illustration et l’Aérographie dans un cours privé, je suis devenu textureur au sein d’une grande entreprise de jeux vidéo : je créais les motifs sur les véhicules, les personnages, l’habillement, la végétation… Tous les motifs couleurs que l’on voit dans un jeu et qui sont plaqués sur des objets 3D.  Ensuite, je suis devenu concept artist.

Sur quel type de projets avez-vous travaillé en tant que concept artist ?

J’ai travaillé sur des créations très diverses dans l’univers du Jeu Vidéo, notamment un jeu de Formule 1, l’univers naturel du jeu Rayman 3, Ryzom, un jeu massivement multi-joueurs en réseau mondial et I’am Alive, un jeu catastrophe de survie dans un Chicago détruit par un tremblement de terre… entre autres. Mais l’on me propose également des projets pour des courts métrages cinéma et des séries TV.

Selon vous, quelles sont les compétences techniques et artistiques à acquérir pour être un bon concept artist ?

AB – Je dirais qu’il faut avant tout savoir très bien dessiner, être polyvalent sur tous les thèmes, avoir le sens de la composition et de la mise en scène, une bonne visualisation dans l’espace et enfin posséder une bonne culture artistique ainsi qu’une mémoire visuelle aiguisée.

Il est important également de maîtriser les différentes techniques : le noir et blanc, la couleur, la peinture, le crayon, le feutre et bien sûr Photoshop. C’est pourquoi l’enseignement à l’École Jean Trubert est particulièrement bien établi : on y apprend toutes les techniques traditionnelles de dessin avant d’aborder les outils numériques et les différents logiciels pour se diriger vers la professionnalisation.

Justement, si l’on souhaite se former à ce métier à l’École Jean Trubert, faut-il avoir déjà un bagage artistique ?

AB – Dans l’idéal, il faut passer par la classe préparatoire de l’École. Elle permet aux élèves d’apprendre toutes les techniques de base avant d’approfondir ensuite la formation avec les outils numériques.

Quelles autres qualités vous semblent indispensables pour évoluer ensuite sur le marché du travail ?

AB – Il faut savoir bien communiquer avec les différents intervenants d’un projet car il y a plusieurs corps de métier, notamment la programmation et l’animation. Il est important d’être bien compris et d’avoir suffisamment d’assurance pour donner des directives claires et défendre son travail.

Une deuxième qualité indispensable est de savoir bien gérer son temps car les délais sont souvent réduits. On doit être capable de prendre des décisions graphiques rapidement et de prioriser les idées principales du projet.
C’est en cela que nous préparons nos élèves au monde professionnel. Il y a les apprentissages techniques, mais ils bénéficient surtout de notre expérience sur le terrain. Nous essayons de leur donner ce sens des priorités et le goût du travail, de les mettre en situation.

Pour résumer le Concept Art, j’ai une devise personnelle : « mieux vaut toujours en faire plus que pas assez », c’est à dire avoir beaucoup d’idées créatives tout en ayant conscience que toutes ne seront pas retenues.
Enfin, la pratique de l’anglais est vraiment un atout si l’on veut travailler sur des productions internationales.

Qu’est-ce qui fait selon vous l’intérêt et la spécificité du cursus Concept Art à l’École Jean Trubert ?

AB – Il existe peu ou pas d’autres écoles qui enseignent le Concept Art à Paris dans cet ordre d’apprentissage avec cette approche par la 2D. A l’École Jean Trubert, on acquiert toutes les bases traditionnelles de dessin en classe préparatoire au départ pour pouvoir ensuite passer à la professionnalisation et au numérique. Tout l’enseignement est proposé dans le bon ordre.
Alors que dans d’autres formations et écoles, on ne propose que de l’enseignement 3D en guise d’approche du jeu vidéo. Certaines privilégient le numérique alors que les élèves n’ont pas les bases et c’est une catastrophe.
Sur Photoshop, si vous ne savez pas dessiner, rien de bon n’en sortira car c’est vous qui choisissez les bons outils au bon moment, les couleurs etc.
En cela l’École Jean Trubert propose un enseignement structuré et prépare vraiment les élèves à la professionnalisation.

Qu’est-ce qui vous rend particulièrement fier en tant qu’enseignant, à la fin d’un cursus en Concept Art ?

AB – Si un élève travaille bien, il peut sortir de l’École Jean Trubert avec un niveau élevé et trouver du travail en tant que Concept Artist grâce à un book artistique solide et convaincant. Cette année j’ai été particulièrement heureux à la remise des diplômes puisque plusieurs élèves de 3ème année ont trouvé des stages de fin d’études dans le Jeu Vidéo et ce, pour travailler exclusivement sur la partie Concept Art.

Propos recueillis par Marie Pouliquen.

Les formations professionnelles de dessinateur·trice BD et illustration accessibles sur Moncompteformation.gouv.fr !


Le saviez-vous :  L’École jean Trubert / Arc en Ciel propose des formations certifiantes que vous pouvez financer directement avec vos droits acquis CPF sur la plateforme Mon Compte Formation. Quelles sont les formations concernées et comment s’inscrire à une session en ligne ? On vous dit tout.

Formez-vous et obtenez une certification professionnelle de dessinateur·trice de BD ou illustrateur·trice reconnue par l’Etat !

École Jean Trubert / Arc en Ciel

L’École Jean Trubert propose des formations certifiantes que vous pouvez financer directement avec vos droits acquis CPF sur la toute nouvelle plateforme Mon Compte Formation.

Construisez votre projet de formation personnalisé en tenant compte de vos acquis et développez des compétences professionnelles à votre rythme. Avec les conseils de l’un des responsables pédagogiques, choisissez votre formule en fonction du temps dont vous disposez, de votre parcours et de votre projet personnel.

La formation continue de L’École Jean Trubert cumule 202 heures de formation pour obtenir un diplôme professionnel de dessin et illustration de niveau III (BTS, DUT). Ce cycle d’études complet en accéléré est également éligible au financement avec vos droits CPF sur le site www.moncompteformation.gouv.fr
Idéale dans le cadre d’une reconversion professionnelle ou pour pouvoir se lancer rapidement en tant que dessinateur à son compte, cette formation diplômante accélérée apporte toutes les connaissances et compétences nécessaires au métier d’illustrateur et dessinateur de BD. Elle aborde tous ses aspects techniques, culturels et numériques jusqu’à la préparation au statut d’artiste indépendant par la mise en situation professionnelle.

Comment s’inscrire à une session de formation en ligne en utilisant ses droits acquis ?

Pour s’inscrire à l’une de nos formations sur moncompteformation.gouv.fr, c’est très simple :

  1. Vous créez votre compte à l’aide de votre numéro de sécurité sociale et de votre mot de passe. Vous pouvez ainsi consulter le montant des droits formation (ex CPF) que vous avez acquis lors de vos précédentes expériences professionnelles. Si vous avez été salarié avant 2015, n’oubliez pas d’y reporter vos heures de DIF.

2. Dans « rechercher une formation », tapez la requête « auteur BD » ou « dessinateur » ou “Bande dessinée“. Les formations de L’École Jean Trubert apparaissent.

3. Choisissez la session qui vous intéresse en cliquant sur « s’inscrire à cette session »

4. Remplissez ensuite le formulaire avec les informations demandées et envoyez votre demande.

5. L’établissement accuse réception sous 48h et soit valide votre inscription directement, soit prend contact avec vous.
Une fois votre inscription à une session validée, vous avez 4 jours pour mobiliser vos droits affichés sur votre compte formation. En cas de reste à charge, vous pourrez payer le complément par carte bleue directement sur le site en ligne.

6. Vous êtes prêts à vous former !

A tout moment, n’hésitez pas à nous contacter directement pour obtenir plus d’informations sur le contenu des formations, les dates des différentes sessions, et toute question relative à votre parcours professionnel !

Doué en dessin, curieux et touche-à-tout ? Le métier d’illustrateur est peut-être fait pour vous !


Comment devenir illustrateur ? Quelles sont les qualités à avoir naturellement et qu’est-ce qui s’apprend ? Lucile Limont, illustratrice et enseignante à l’École d’illustration Jean Trubert nous livre ses conseils de pro.

Comment vous êtes-vous formée au métier d’illustratrice ?

LL – J’ai su très tôt que je voulais vivre du dessin, même si mon envie allait plutôt au départ vers le dessin animé. J’ai d’abord étudié au lycée professionnel graphique Corvisart et pris en parallèle des cours d’animation. Mais finalement le dessin animé, ça ne m’a pas plu, même si aujourd’hui encore lorsque je dessine un personnage, je le vois toujours en mouvement.
J’ai ensuite intégré l’atelier de Sèvres et les Arts décoratifs de Paris.

Avez-vous été plutôt encouragée par vos proches lorsque vous avez décidé de vous lancer dans une carrière artistique ?

LL – J’ai eu la chance d’évoluer dans un milieu que cela n’effrayait pas, mes proches m’ont soutenue pour trouver la meilleure orientation possible. Ce n’est pas forcément toujours le cas pour nos élèves.Parlez-nous de votre parcours professionnel en tant qu’illustratrice…

LL – Les Arts déco m’ont permis d’avoir un pied dans le monde de l’Illustration car j’ai eu l’occasion de répondre à des commandes des Editions Nathan, mais c’est la rencontre avec l’auteure Jeanne Taboni-Misérazzi à Sarcelles qui a été déterminante.
En s’inspirant mutuellement nous avons pu créer ensemble Croqueteigne, l’histoire d’un petit ogre que j’ai illustrée en noir et blanc pour une petite maison d’édition, puis 30 histoires d’animaux étranges et rigolos, et Le prof à la grosse tête. Ensuite tout s’est enchaîné, jusqu’à devenir aujourd’hui dessinatrice dans un célèbre mensuel de la presse jeunesse.

Comment êtes-vous passée à l’enseignement à l’École Jean Trubert ?

LL – J’avais déjà enseigné le dessin d’analyse, le modèle vivant et le graphisme mais mon rêve, c’était d’enseigner l’illustration. J’ai eu la chance de découvrir l’École Jean Trubert tout à fait par hasard et de pouvoir me lancer dans cette nouvelle aventure.

Quels apprentissages sont les plus importants selon vous pour devenir un bon illustrateur?

LL – La base pour un illustrateur, c’est vraiment le dessin : le modèle vivant, la perspective, le dessin d’analyse… il faut avoir un bon coup de crayon pour pouvoir prendre du plaisir avec les techniques.

Dans le cas de l’École, je conseillerais à tous les élèves de faire la première année de prépa même s’ils ont déjà des bases de dessin, car trois ans, ce n’est pas trop pour être bien formé. La première année, les élèves abordent toutes les techniques, ce qui n’est pas forcément le cas dans les autre écoles.

Une fois que les élèves ont acquis les bases, on travaille vraiment sur des commandes comme je peux en avoir réellement en tant que professionnelle. On ne se cantonne pas à des petits dessins. Cela permet de détecter assez vite qui sera à l’aise en noir et blanc, en couleur, dans l’édition pour les tout petits ou plus pour les adultes.

Maintenant que vous formez d’autres illustrateurs, qu’est-ce que vous pensez apporter à vos étudiants qui vous a manqué? Quel(s) conseils auriez-vous aimé recevoir à vos débuts ?

J’aurais aimé qu’on mette l’accent sur le fait que pour réussir en tant qu’illustrateur, il faut se retrousser les manches, saisir toutes les opportunités même quand au début cela ne correspond pas exactement à ce que l’on souhaite faire, ne pas hésiter à tenter.
Les maisons d’édition sont rassurées lorsque l’on a déjà réalisé des projets, que l’on a déjà été édité. Il ne faut pas rester dans sa bulle, mais aller de l’avant, même quand les commandes semblent moins intéressantes car c’est vraiment en « faisant » et en acceptant tous types de travaux que l’on forge son réseau, que l’on se fait connaître, qu’une personne peut ensuite vous recommander à une autre.

Pour  exister en tant qu’artiste, il faut faire connaître son style…

L’illustrateur est connu pour son style, mais il ne faut pas non plus hésiter à modifier légèrement celui-ci pour s’adapter à une commande. Par exemple une illustration pour les tout petits va s’appréhender très différemment d’un travail pour des enfants plus grands. On va s’attacher plus aux formes, aux couleurs, ou en tout cas de façon différente.

Outre un talent naturel, quelles sont selon vous les qualités à avoir pour exercer le métier d’illustratreur/trice jeunesse ?

Il faut être curieux, curieux de tout, se mettre en danger, ne pas rester sur ses acquis. L’École Jean Trubert est d’ailleurs l’endroit idéal pour tester différentes choses, s’ouvrir au maximum.

L’univers de l’illustration recouvre plusieurs types de métiers, pouvez-vous nous les énumérer brièvement ?

Il y a l’Illustration jeunesse, l’illustration Presse, mais également la bande dessinée et l’illustration de communication comme le packaging, les affiches…

Qu’est-ce qui s’apprend et qu’est-ce qui ne s’apprend pas ?

Il faut avoir envie de travailler, le goût de l’effort. Les élèves sont souvent surpris de la charge de travail qu’on leur demande, mais on les met en situation d’illustrateurs professionnels avec certains délais à tenir. En cela l’École Jean Trubert prépare vraiment au monde professionnel. Les enseignants sont tous des professionnels et peuvent apporter plus que des enseignants qui n’auraient fait que ça.

Peut-on réussir en tant qu’illustrateur sans se former ?

Oui, c’est possible, mais bien plus compliqué. Au sein de l’École Jean Trubert, on parle du travail réel, on explique aux élèves comment faire pour créer leurs books et postuler dans les maisons d’édition. Seul chez soi, cela paraît vraiment difficile.

A l’École Jean Trubert, quels sont les aspects que vous préférez dans l’enseignement ?

La liberté que permet l’École Jean Trubert. Il y a une base d’enseignement, bien sûr, mais ce qui est vraiment bien, c’est que l’on échange beaucoup avec les autres professeurs pour se compléter et faire faire tous les types de travaux à nos étudiants, des couvertures, des affiches… De plus, l’ambiance y est excellente. J’ai de l’expérience dans l’enseignement, et pour moi c’est l’une des rares écoles qui enseigne pour enseigner, pas pour l’argent.

Si vous deviez convaincre un jeune qui hésite à s’inscrire en section Illustration, que lui diriez-vous pour le rassurer ?

Selon moi, elle fait partie des meilleures écoles en Illustration à Paris. Lors de ma formation, je n’ai pas eu accès à des cours sur toutes les techniques de dessin et d’illustration comme l’aquarelle, la peinture à l’huile, nous devions nous débrouiller seuls. A l’École Jean Trubert, on enseigne ces bases et cela permet ensuite de se spécialiser dans tous les domaines en ayant les connaissances artistiques et techniques nécessaires pour s’adapter au monde professionnel d’aujourd’hui.

Propos recueillis par Marie Pouliquen.

Dessinateur de BD : l’action et le mouvement

Entretien avec Eric Chabbert, dessinateur professionnel et enseignant dans la section BD de l’École Jean Trubert

Comment devenir dessinateur de Bande Dessinée ?
Est-ce un rêve encore accessible aujourd’hui et comment se donner les meilleures chances de réussir ?  
Eric Chabbert, Dessinateur professionnel et enseignant à l’école Jean Trubert depuis plusieurs années, nous livre les ficelles d’un métier de passion, évolutif et pleinement épanouissant.

Vous avez aujourd’hui une belle carrière en tant que dessinateur de BD. Vous préparez la sortie du dernier album de Shadow Banking en janvier 2019, avez dessiné entre autres les séries Dr Monge, Nova Genesis et New Byzance pour les Uchronie(s). Comment vous êtes-vous formé à la bande dessinée au départ ?

Eric Chabbert – Je dessine depuis tout  petit. De 7 à 17 ans j’ai toujours dessiné, créé des histoires. Je m’inspirais de mes lectures, des personnages qui me plaisaient graphiquement. Par exemple, j’avais un personnage qui ressemblait à Rahan et pour lequel j’ai conçu plusieurs aventures.

Vos proches vous ont-ils encouragé dans cette voie ?

EC – C’était mon rêve mais pas forcément celui de mes parents, surtout qu’à l’époque à part à Angoulême, il n’existait pas vraiment d’école de Bande dessinée. Les Ecoles d’art menaient plus vers l’illustration que vers la BD.
J’ai donc un parcours plus classique : j’ai fait Hypokhâgne, Khâgne ainsi qu’une licence de philosophie puis une Ecole de commerce.
C’est à l’issue de cette formation que j’ai décidé de revenir au dessin en intégrant l’académie Charpentier qui prépare plus à la communication visuelle et à l’architecture d’intérieur. Je me suis dirigé ensuite vers la publicité et suis devenu directeur artistique chez Saatchi & Saatchi.

Comment avez-vous opéré un glissement vers le métier de dessinateur de BD professionnel ?

EC – Ma passion pour la BD ne m’a jamais quitté. C’est en gagnant un concours organisé par le journal Vécu  que j’ai été contacté par les éditions Glénat. Cela m’a mis le pied à l’étrier. J’ai vraiment commencé en dessinant la série Docteur Monge  en collaboration avec le scénariste Daniel Bardet, ma première BD éditée. Grâce à cette série, les autres projets et commandes se sont enchaînés et j’ai pu réaliser mon rêve.

Quels sont les apprentissages les plus importants selon vous pour devenir un bon dessinateur de BD ?

Le métier de dessinateur de Bande dessinée va bien au-delà du dessin. On doit maîtriser les bases techniques : l’anatomie, la perspective, le décor mais surtout mettre en scène. Il faut d’abord réaliser son casting, le look des personnages, leurs costumes.
Ensuite, à partir du scénario, vous créez le storyboard, le cadrage, la composition de l’image, l’angle de vue…

Vous employez des termes de cinéma…

EC – Oui c’est tout à fait ça. L’artiste doit s’impliquer entièrement, pour créer l’action, le mouvement, comme un réalisateur.

 Outre un talent naturel et ces apprentissages techniques et artistiques, quelles sont selon vous les qualités à avoir pour exercer le métier de dessinateur de BD ?

EC – Je dirais qu’il faut être tenace, persévérant, endurant. Faire de la bande dessinée, être édité ponctuellement c’est une chose, mais pour en vivre il ne faut pas ménager ses efforts. Après, si l’on a la volonté d’y arriver, que l’on ne renâcle pas au travail et que l’on aime relever des défis, c’est un métier exaltant, on ne s’en lasse pas.

Y a-t-il de la place pour tous les genres sur le Marché de la Bande dessinée aujourd’hui ?

Oui, il y a des modes mais l’offre est de plus en plus conséquente chaque année dans tous les styles : les romans graphiques, la BD  classique, les Mangas, et l’on note en ce moment une forte progression des Comics.

Qu’est-ce qui vous a manqué dans votre formation que vous pouvez transmettre aujourd’hui aux jeunes qui rêvent de devenir dessinateurs de BD ?

EC – Les débuts n’étaient pas forcément évidents, c’était un apprentissage d’autodidacte, sur le tas. J’avais parfois des collègues qui me donnaient des conseils techniques, mais je ne connaissais rien des réalités professionnelles du milieu de la Bande dessinée.
Ce sont tous ces conseils, « trucs » du métier que je peux aujourd’hui transmettre à mes élèves de façon très concrète grâce à mon expérience, même si la bande dessinée demeure un marché assez opaque et très évolutif.

Des exemples concrets ?

EC – Par exemple, je leur montre l’importance de la planche originale,  très différente de  la version imprimée de l’album. Je mets l’accent sur les techniques d’encrage et tout ce que l’on va leur demander réellement.
Je peux leur parler des prix du marché. A l’Ecole Jean Trubert, les élèves réalisent en fin de cursus une étude de marché qui leur permet de cibler les différentes maisons d’édition. J’aurais aimé être accompagné de cette manière lorsque j’ai démarré dans ce métier.
Il y a enfin toute la culture BD que n’ont pas certains jeunes qui arrivent à l’Ecole. On essaye de les intéresser à l’Histoire de la BD, à des classiques qu’ils ne connaissent pas forcément. Un élève m’a  remercié pour lui avoir fait découvrir les Métal Hurlant  qu’il est parvenu à se procurer et qu’il a dévorés. Ce sont de vraies satisfactions en tant qu’enseignant et passionné.

Qu’est-ce qui s’apprend et qu’est-ce qui ne s’apprend pas ?

EC – Pour réussir, il faut être curieux et aujourd’hui, savoir communiquer et bouger, peut-être plus qu’hier. Il sera sans doute plus compliqué pour un élève même talentueux de réussir avec une personnalité très réservée. Mais l’Ecole le prépare aussi à cette ouverture.

Peut-on réussir en tant que dessinateur de BD sans se former ?

EC – Oui, sans doute. Mais l’école est vraiment un accélérateur. On y apprend toutes les bases techniques, souvent on y découvre son style ou le fait évoluer.
C’est là aussi que l’on commence à créer son réseau, grâce aux associations d’anciens élèves, aux professeurs, aux événements BD.

A l’École Jean Trubert, les élèves font des déplacements sur le festival d’Angoulême, l’Ecole est reconnue pour sa qualité de formation et partenaire de différentes maisons d’édition : cela donne aux étudiants des occasions de rencontrer des professionnels, d’approcher des éditeurs.

Nous-même, en tant qu’enseignants, nous pouvons amener nos élèves ou anciens élèves à travailler sur des commandes. Le travail à fournir au sein de l’école correspond vraiment à ce qui va être demandé à la sortie par les Editeurs.

Si vous deviez convaincre un jeune lycéen à s’inscrire à l’école Jean Trubert en section Bande dessinée, que lui diriez-vous ?

EC – C’est une école sérieuse qui aborde tous les domaines avec une équipe pédagogique constituée de professionnels expérimentés. Tous les styles de BD y sont représentés. C’est la création qui est d’abord encouragée, mais surtout le cursus prépare vraiment au monde professionnel.

Propos recueillis par Marie Pouliquen.

Comment aborder un événement historique en BD ? L’art du compromis à travers l’exemple d’Immortels !

Dans son ouvrage Immortels ! L’ancienne élève de l’Ecole Jean Trubert, Camille Ledigarcher revient en bande dessinée sur des événements historiques tragiques : la fusillade de 48 otages à Châteaubriant, Nantes et au Mont-Valérien le 22 octobre 1941.
L’exécution a eu lieu sur ordre d’Hitler, en représailles de l’assassinat du chef de la Wehrmacht à Nantes.

Les victimes, internées dans des camps pour des actions de résistance ou d’activisme communiste, ont ainsi vu leurs vies sacrifiées pour un crime qu’elles n’avaient pas commis.
Parmi elles, on retrouve des figures connues comme le jeune Guy Mocquêt, 17 ans, le syndicaliste Jean-Pierre Timbaud ou le député Charles Michels.

Les otages de Chateaubriant

Cette commande institutionnelle* destinée aux musées de la Résistance, aux mairies et écoles de Loire-Atlantique répond à 2 objectifs principaux :

  • Le devoir de mémoire

L’album rend hommage à ces hommes qui ont existé, morts en résistant pour la France Libre. L’ouvrage relate également l’impact que ces événements ont eu sur la suite de la guerre et comment elles peuvent faire écho à d’autres luttes aujourd’hui.

  • La mise en forme BD destinée à rendre ces événements accessibles au plus grand nombre

… Et plus particulièrement au jeune public. La bande dessinée permet de redonner vie à ces personnes par la mise en image et le dialogue, de mettre en valeur leurs idéaux. Elle oblige son auteure à trouver l’équilibre entre faits historiques, action, émotion et espoir.

Mener à bien ces missions au sein d’un même ouvrage peut s’avérer particulièrement complexe. L’auteure Camille Ledigarcher a accepté de nous révéler certains de ses secrets de fabrication.

Quelles ont été les principales étapes pour passer de l’Histoire à la BD ?

Lorsqu’on aborde une commande sur des faits réels et des personnes ayant existé, la difficulté principale est de parvenir à défendre des choix artistiques tout en sachant que l’ouvrage à des visées institutionnelles.

En général, le donneur d’ordre va chercher une reconstitution du réel sans forcément anticiper les aspects scénaristiques et l’importance de choisir un angle.
On doit parfois laisser de côté certains aspects factuels pour garder le même point de vue.

1 – Proposer un scénario et le faire valider

Pour construire cette histoire, il a ainsi fallu élaborer un scénario, choisir les figures de héros les plus emblématiques parmi les 48 otages, et trouver des points d’accord sur la façon d’aborder le sujet : l’angle choisi ici sera celui des otages « vus de l’intérieur », de leur vie dans les camps, de leur solidarité et de la force de leurs convictions.

C’est cette force qui leur permettra d’affronter leur destin tragique dans la dignité et avec un esprit de résistance intact, comme en témoignent les derniers courriers à leurs proches fidèlement retranscrits dans la BD.

2 – Se documenter de façon rigoureuse

L’Histoire ne donne pas droit à l’approximation, sur les faits, les dates, les noms, les lieux. En ce sens, une telle commande nécessite de longues heures de préparation.
Camille a ainsi visité les lieux où se sont déroulés les événements d’Immortels ! , a lu les textes des témoins et résistants de l’époque comme l’ouvrage de Fernand Grenier – « Ceux de Châteaubriant», et le texte d’Aragon « Le témoin des martyrs » qui relate les derniers instants avant la fusillade. Tous les éléments historiques qui apparaissent dans l’ouvrage ont ensuite été validés par un historien.

3 – Faire un travail de synthèse et de reconstitution du réel

Une fois  l’ensemble des faits historiques et leurs conséquences validés, il a fallu créer tout ce qui rend l’histoire vivante : les détails du quotidien à cette époque.
En l’occurrence, les vêtements, les véhicules, les uniformes, les armes utilisées, mais aussi imaginer des liens et des dialogues entre des personnes qui a priori ne se connaissaient pas.

Pour cela, Camille s’est appuyée sur les propres écrits des anciens otages. Elle a dû retranscrire leur façon de parler, porter attention à tous les détails, être au plus proche de leur réalité.
Afin de faire revivre des personnages dont le visage était connu et par respect pour leurs familles, il a fallu également s’inspirer des photos existantes des victimes, souvent des portraits uniques et ne présentant qu’un seul profil.

4 – Apporter de la poésie et assumer des choix artistiques pour créer un recul nécessaire face au drame


Dans un cas comme  Immortels ! , le drame et la tragédie sont une toile de fond qui nécessitent une mise à distance pour que les lecteurs ressentent aussi l’espoir et la solidarité qui règne dans les camps, que l’album ne prenne pas un tour trop sombre.
Afin d’apporter ce recul, Camille Ledigarcher a pris le parti d’intégrer la faune de la région – papillons, libellules, grenouilles, oiseaux … – dans les images.

Leur présence apporte de la poésie et de la vie, accompagne les lecteurs comme témoins des événements et appuie le propos par leur force symbolique, comme l’envol des corbeaux au moment des fusillades.

Camille a également décidé d’intégrer le poème « Les Fusillés de Châteaubriant» de René-Guy Cadou et d’autres textes littéraires disséminés tout au long du récit dans ce même esprit d’apaisement en alternance avec des moments d’action ou d’émotion pures.


S’il y avait un conseil à retenir pour traiter ce type de commande institutionnelle ?

L’aspect créatif relatif à la mise en images et à la transposition de l’Histoire en scénario n’est pas forcément évidente pour les organismes qui sont à l’origine de commandes institutionnelles. C’est donc à l’artiste de défendre ses choix.
Cela nécessite une affirmation de soi forte, sans laquelle l’ouvrage pourrait devenir un documentaire ennuyeux et perdre en émotion. 

Propos retranscrits par Marie Pouliquen – Un grand merci à Camille Ledigarcher pour son temps et ses précieux conseils !

Vous souhaitez découvrir et lire Immortels ! ? Retrouvez la BD dans la boutique BD Geek , les musées de la Résistance et les lieux historiques de Loire-Atlantique comme le Château-Musée de Nantes.

*L’album  Immortels ! a été réalisé sur commande du Comité départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure
La mise en couleur a été réalisée par Gaëlle Richardeau, également ancienne élève de l’Ecole Jean Trubert.

Kotimi ou la magie des hasards


Ce n’est pas pour rien si Michiko Chapuis alias Kotimi exposait ce mois d’octobre ses gravures dans la librairie de la Halle Saint Pierre , temple parisien de l’Art Brut et de ses dérivés contemporains.

L’ancienne élève de l’École d’illustration Jean Trubert exprime ce rapport direct entre création et hasards, nourrit ses œuvres des petits accidents techniques tout en restant au plus proche des émotions primaires, enfantines, les plus universelles.

Ajoutons à ce portrait une bonne dose d’humour qu’elle sait distiller au sein de toutes ses oeuvres, mais qui prennent une place particulière dans ses livres pour enfants.

On y retrouve une joie et une effervescence singulière avec différents niveaux de lecture pour les petits et les grands, peut-être malgré elle, tout simplement.


Son dernier ouvrage Un éléphant ne peut pas monter dans un arbre , dont elle a également écrit les textes pour la première fois, vient de sortir aux éditions Rue du Monde.
Une histoire tout en mouvements et en couleurs pour donner aux tout-petits confiance en leurs capacités, conscience de leurs limites et une belle occasion d’en rire à plusieurs.

Ses Gravures : émotions brutes, petits détails et heureux hasards

A table

Ce qui nous fait vibrer devant une gravure de Kotimi, c’est cette émotion directe et pure qu’elle parvient à insuffler immédiatement. Ses personnages toujours en action échangent et vivent, s’aiment ou s’amusent, jouent entre eux ou échangent… avec nous.
 
Ce rapport direct à celui qui le regarde est difficile à définir, mais ses scènes donnent toujours l’impression de nous inclure, de nous prendre en compte, nous sommes présents.
Une sensation plutôt rare qui naît de la simplicité apparente des gravures : elles parlent d’émotions, de relations et de situations quotidiennes mais hors du temps. Elles sont pleines de fantaisie et de petits détails amusants. Ses personnages, humains ou animaux apparaissent aussi expressifs que les yeux pétillants de leur auteure, animée d’une passion évidente.

Côté technique, Michiko parle de ces « tâches de hasard » qui font le sel de ses œuvres.
L’art de la gravure offre cette possibilité de jouer à l’alchimiste, de tester différentes techniques, ici au sel et au sucre pour créer des tâches plus sombres ou des points.
Là des touches de couleurs pour apporter de la lumière.
Son charme : laisser les imperfections, les valoriser et jouer avec, car elles font partie de la vie et prennent une place pleine et entière dans le processus créatif.

Son dernier livre pour enfants : un univers foisonnant et drôle, idéal pour les petits lecteurs… et leurs parents !

Côté littérature enfantine, son nouvel ouvrage Un éléphant ne peut pas monter dans un arbre  montre une autre facette de l’artiste : sa capacité à s’adresser aux enfants de façon directe et immédiate par l’illustration d’une part, son talent pour raconter des histoires d’autre part. Car pour la première fois, Kotimi a également écrit le texte.

Simple, drôle et pleine de surprises, l’histoire parle aux tout-petits de ce qu’ils peuvent et savent déjà faire, des limites et des potentiels de chacun. L’éléphant, le paon, le chat, les hérissons, … tous leurs animaux préférés s’essayent à différentes activités sous l’œil malicieux d’une petite fille.
Au-delà du récit, le livre amène le lecteur plus âgé et l’enfant à interagir, jouer à leur tour et à s’interroger. La vivacité, le mouvement, les petits détails, la couleur distillées à chaque page sont sources de plaisir et de joie pendant ce moment de lecture partagée.

En savoir plus sur Kotimi et ses nouveaux projets ?

Née à Tokyo, Kotimi vit et travaille principalement à Paris où elle s’est formée à l’École supérieure d’illustration, BD et concept art Jean Trubert . Outres les enseignements classiques, elle y a acquis les techniques numériques nécessaires à l’exercice du métier d’illustratrice professionnelle aujourd’hui. Editée principalement en France, elle expose toujours régulièrement au Japon et aime intégrer des scènes de la vie japonaise dans ses illustrations.

Retrouvez son univers passionnant et ses différents ouvrages pour enfants sur son site https://kotimi.wordpress.com/


Propos recueillis par Marie Pouliquen.