L’École Jean Trubert propose des formations certifiantes…

Le saviez-vous :  L’École Jean Trubert propose des formations certifiantes. Formez-vous et obtenez une certification professionnelle de dessinateur de BD ou illustrateur reconnue par l’Etat !

Doué en dessin, curieux et touche-à-tout ? Le métier d’illustrateur est peut-être fait pour vous !


Comment devenir illustrateur ? Quelles sont les qualités à avoir naturellement et qu’est-ce qui s’apprend ? Lucile Limont, illustratrice et enseignante à l’École d’illustration Jean Trubert nous livre ses conseils de pro.

Comment vous êtes-vous formée au métier d’illustratrice ?

LL – J’ai su très tôt que je voulais vivre du dessin, même si mon envie allait plutôt au départ vers le dessin animé. J’ai d’abord étudié au lycée professionnel graphique Corvisart et pris en parallèle des cours d’animation. Mais finalement le dessin animé, ça ne m’a pas plu, même si aujourd’hui encore lorsque je dessine un personnage, je le vois toujours en mouvement.
J’ai ensuite intégré l’atelier de Sèvres et les Arts décoratifs de Paris.

Avez-vous été plutôt encouragée par vos proches lorsque vous avez décidé de vous lancer dans une carrière artistique ?

LL – J’ai eu la chance d’évoluer dans un milieu que cela n’effrayait pas, mes proches m’ont soutenue pour trouver la meilleure orientation possible. Ce n’est pas forcément toujours le cas pour nos élèves.Parlez-nous de votre parcours professionnel en tant qu’illustratrice…

LL – Les Arts déco m’ont permis d’avoir un pied dans le monde de l’Illustration car j’ai eu l’occasion de répondre à des commandes des Editions Nathan, mais c’est la rencontre avec l’auteure Jeanne Taboni-Misérazzi à Sarcelles qui a été déterminante.
En s’inspirant mutuellement nous avons pu créer ensemble Croqueteigne, l’histoire d’un petit ogre que j’ai illustrée en noir et blanc pour une petite maison d’édition, puis 30 histoires d’animaux étranges et rigolos, et Le prof à la grosse tête. Ensuite tout s’est enchaîné, jusqu’à devenir aujourd’hui dessinatrice dans un célèbre mensuel de la presse jeunesse.

Comment êtes-vous passée à l’enseignement à l’École Jean Trubert ?

LL – J’avais déjà enseigné le dessin d’analyse, le modèle vivant et le graphisme mais mon rêve, c’était d’enseigner l’illustration. J’ai eu la chance de découvrir l’École Jean Trubert tout à fait par hasard et de pouvoir me lancer dans cette nouvelle aventure.

Quels apprentissages sont les plus importants selon vous pour devenir un bon illustrateur?

LL – La base pour un illustrateur, c’est vraiment le dessin : le modèle vivant, la perspective, le dessin d’analyse… il faut avoir un bon coup de crayon pour pouvoir prendre du plaisir avec les techniques.

Dans le cas de l’École, je conseillerais à tous les élèves de faire la première année de prépa même s’ils ont déjà des bases de dessin, car trois ans, ce n’est pas trop pour être bien formé. La première année, les élèves abordent toutes les techniques, ce qui n’est pas forcément le cas dans les autre écoles.

Une fois que les élèves ont acquis les bases, on travaille vraiment sur des commandes comme je peux en avoir réellement en tant que professionnelle. On ne se cantonne pas à des petits dessins. Cela permet de détecter assez vite qui sera à l’aise en noir et blanc, en couleur, dans l’édition pour les tout petits ou plus pour les adultes.

Maintenant que vous formez d’autres illustrateurs, qu’est-ce que vous pensez apporter à vos étudiants qui vous a manqué? Quel(s) conseils auriez-vous aimé recevoir à vos débuts ?

J’aurais aimé qu’on mette l’accent sur le fait que pour réussir en tant qu’illustrateur, il faut se retrousser les manches, saisir toutes les opportunités même quand au début cela ne correspond pas exactement à ce que l’on souhaite faire, ne pas hésiter à tenter.
Les maisons d’édition sont rassurées lorsque l’on a déjà réalisé des projets, que l’on a déjà été édité. Il ne faut pas rester dans sa bulle, mais aller de l’avant, même quand les commandes semblent moins intéressantes car c’est vraiment en « faisant » et en acceptant tous types de travaux que l’on forge son réseau, que l’on se fait connaître, qu’une personne peut ensuite vous recommander à une autre.

Pour  exister en tant qu’artiste, il faut faire connaître son style…

L’illustrateur est connu pour son style, mais il ne faut pas non plus hésiter à modifier légèrement celui-ci pour s’adapter à une commande. Par exemple une illustration pour les tout petits va s’appréhender très différemment d’un travail pour des enfants plus grands. On va s’attacher plus aux formes, aux couleurs, ou en tout cas de façon différente.

Outre un talent naturel, quelles sont selon vous les qualités à avoir pour exercer le métier d’illustratreur/trice jeunesse ?

Il faut être curieux, curieux de tout, se mettre en danger, ne pas rester sur ses acquis. L’École Jean Trubert est d’ailleurs l’endroit idéal pour tester différentes choses, s’ouvrir au maximum.

L’univers de l’illustration recouvre plusieurs types de métiers, pouvez-vous nous les énumérer brièvement ?

Il y a l’Illustration jeunesse, l’illustration Presse, mais également la bande dessinée et l’illustration de communication comme le packaging, les affiches…

Qu’est-ce qui s’apprend et qu’est-ce qui ne s’apprend pas ?

Il faut avoir envie de travailler, le goût de l’effort. Les élèves sont souvent surpris de la charge de travail qu’on leur demande, mais on les met en situation d’illustrateurs professionnels avec certains délais à tenir. En cela l’École Jean Trubert prépare vraiment au monde professionnel. Les enseignants sont tous des professionnels et peuvent apporter plus que des enseignants qui n’auraient fait que ça.

Peut-on réussir en tant qu’illustrateur sans se former ?

Oui, c’est possible, mais bien plus compliqué. Au sein de l’École Jean Trubert, on parle du travail réel, on explique aux élèves comment faire pour créer leurs books et postuler dans les maisons d’édition. Seul chez soi, cela paraît vraiment difficile.

A l’École Jean Trubert, quels sont les aspects que vous préférez dans l’enseignement ?

La liberté que permet l’École Jean Trubert. Il y a une base d’enseignement, bien sûr, mais ce qui est vraiment bien, c’est que l’on échange beaucoup avec les autres professeurs pour se compléter et faire faire tous les types de travaux à nos étudiants, des couvertures, des affiches… De plus, l’ambiance y est excellente. J’ai de l’expérience dans l’enseignement, et pour moi c’est l’une des rares écoles qui enseigne pour enseigner, pas pour l’argent.

Si vous deviez convaincre un jeune qui hésite à s’inscrire en section Illustration, que lui diriez-vous pour le rassurer ?

Selon moi, elle fait partie des meilleures écoles en Illustration à Paris. Lors de ma formation, je n’ai pas eu accès à des cours sur toutes les techniques de dessin et d’illustration comme l’aquarelle, la peinture à l’huile, nous devions nous débrouiller seuls. A l’École Jean Trubert, on enseigne ces bases et cela permet ensuite de se spécialiser dans tous les domaines en ayant les connaissances artistiques et techniques nécessaires pour s’adapter au monde professionnel d’aujourd’hui.

Propos recueillis par Marie Pouliquen.

Kotimi ou la magie des hasards


Ce n’est pas pour rien si Michiko Chapuis alias Kotimi exposait ce mois d’octobre ses gravures dans la librairie de la Halle Saint Pierre , temple parisien de l’Art Brut et de ses dérivés contemporains.

L’ancienne élève de l’École d’illustration Jean Trubert exprime ce rapport direct entre création et hasards, nourrit ses œuvres des petits accidents techniques tout en restant au plus proche des émotions primaires, enfantines, les plus universelles.

Ajoutons à ce portrait une bonne dose d’humour qu’elle sait distiller au sein de toutes ses oeuvres, mais qui prennent une place particulière dans ses livres pour enfants.

On y retrouve une joie et une effervescence singulière avec différents niveaux de lecture pour les petits et les grands, peut-être malgré elle, tout simplement.


Son dernier ouvrage Un éléphant ne peut pas monter dans un arbre , dont elle a également écrit les textes pour la première fois, vient de sortir aux éditions Rue du Monde.
Une histoire tout en mouvements et en couleurs pour donner aux tout-petits confiance en leurs capacités, conscience de leurs limites et une belle occasion d’en rire à plusieurs.

Ses Gravures : émotions brutes, petits détails et heureux hasards

A table

Ce qui nous fait vibrer devant une gravure de Kotimi, c’est cette émotion directe et pure qu’elle parvient à insuffler immédiatement. Ses personnages toujours en action échangent et vivent, s’aiment ou s’amusent, jouent entre eux ou échangent… avec nous.
 
Ce rapport direct à celui qui le regarde est difficile à définir, mais ses scènes donnent toujours l’impression de nous inclure, de nous prendre en compte, nous sommes présents.
Une sensation plutôt rare qui naît de la simplicité apparente des gravures : elles parlent d’émotions, de relations et de situations quotidiennes mais hors du temps. Elles sont pleines de fantaisie et de petits détails amusants. Ses personnages, humains ou animaux apparaissent aussi expressifs que les yeux pétillants de leur auteure, animée d’une passion évidente.

Côté technique, Michiko parle de ces « tâches de hasard » qui font le sel de ses œuvres.
L’art de la gravure offre cette possibilité de jouer à l’alchimiste, de tester différentes techniques, ici au sel et au sucre pour créer des tâches plus sombres ou des points.
Là des touches de couleurs pour apporter de la lumière.
Son charme : laisser les imperfections, les valoriser et jouer avec, car elles font partie de la vie et prennent une place pleine et entière dans le processus créatif.

Son dernier livre pour enfants : un univers foisonnant et drôle, idéal pour les petits lecteurs… et leurs parents !

Côté littérature enfantine, son nouvel ouvrage Un éléphant ne peut pas monter dans un arbre  montre une autre facette de l’artiste : sa capacité à s’adresser aux enfants de façon directe et immédiate par l’illustration d’une part, son talent pour raconter des histoires d’autre part. Car pour la première fois, Kotimi a également écrit le texte.

Simple, drôle et pleine de surprises, l’histoire parle aux tout-petits de ce qu’ils peuvent et savent déjà faire, des limites et des potentiels de chacun. L’éléphant, le paon, le chat, les hérissons, … tous leurs animaux préférés s’essayent à différentes activités sous l’œil malicieux d’une petite fille.
Au-delà du récit, le livre amène le lecteur plus âgé et l’enfant à interagir, jouer à leur tour et à s’interroger. La vivacité, le mouvement, les petits détails, la couleur distillées à chaque page sont sources de plaisir et de joie pendant ce moment de lecture partagée.

En savoir plus sur Kotimi et ses nouveaux projets ?

Née à Tokyo, Kotimi vit et travaille principalement à Paris où elle s’est formée à l’École supérieure d’illustration, BD et concept art Jean Trubert . Outres les enseignements classiques, elle y a acquis les techniques numériques nécessaires à l’exercice du métier d’illustratrice professionnelle aujourd’hui. Editée principalement en France, elle expose toujours régulièrement au Japon et aime intégrer des scènes de la vie japonaise dans ses illustrations.

Retrouvez son univers passionnant et ses différents ouvrages pour enfants sur son site https://kotimi.wordpress.com/


Propos recueillis par Marie Pouliquen.